Chaque jour, une épave : 7 mars 1944, le Messerschmitt 109 à Marseille

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

L’épave dite du «  Messerschmitt 109 » qui dort au pied du phare du Planier, à l’entrée de la baie de Marseille, est une épave d’avion Messerschmitt Bf 109 G-61 abattu près de l’Île de Planier en 1944. C’est l’une des épaves les plus connues de Marseille.

Le Messerschmitt bf 109-G était un avion de chasse de la Luftwaffe (Armée de l’air allemande) qui s’illustra lors de la Seconde Guerre mondiale. Longtemps supérieur à tous ses adversaires du même type, c’était un chasseur monoplace de 9,90 mètres d’envergure pour une longueur de 8,84 mètres. Motorisé d’un Daimler-Benz à 12 cylindres en V inversé de 1475 cv, il propulsait les 3000 kg de sa masse (à vide) à plus de 610 km/h, avec 12000 m de plafond et 850 km de rayon d’action. Il était armé de 2 mitrailleuses MG 131 de 13 mm et d’un canon MG 151 de 20 mm placé dans l’axe de son hélice.

Messerschmitt bf 109-G

Comment ce chasseur allemand a-t-il fini au fond de la mer ? Pour le savoir, il faut retourner en ce matin du 7 mars 1944, sur la base aérienne d’Avignon, alors aux mains des forces allemandes. L’alerte venait d’être donnée, des bombardiers américains B-17 survolaient le littoral, se dirigeant vers Marseille, escortés par des chasseurs P-38 Lightning. Une escadrille de chasse de la Luftwaffe décolla d’Avignon pour intercepter le convoi.

Le jeune capitaine Hans Fahrenberger

Dans cette escadrille, le jeune capitaine Hans Fahrenberger pilotait un Messerschmitt bf 109 G-61, prêt à en découdre. Malheureusement pour lui, les instants qui suivirent ont tourné clairement à son désavantage… Après avoir repéré la formation américaine, les chasseurs allemands les attaquèrent en profitant de l’effet de surprise provoqué par leur arrivée à contre-jour. Au cours du combat qui s’ensuivit, le Messerschmitt de Fahrenberger reçut un projectile dans son moteur, provoquant l’arrêt de celui-ci qui dégagea une épaisse fumée. L’avion plongea vers la mer, suivi par un panache de fumée, ne laissant aucun doute sur sa destination. Les pilotes américains le considérèrent comme abattu et le laissèrent plonger vers son triste sort sans le poursuivre.

Fahrenberger réussit néanmoins à redresser son avion avant qu’il ne percute la surface de la mer, ce qui lui sauva la vie. Il put amerrir sans trop de dommages, à quelques dizaines de mètres de l’îlot du Planier. Avant que son avion soit englouti, le pilote qui était indemne, eut le temps de s’extraire de son cockpit et put gagner à la nage l’île toute proche. Il fut secouru le lendemain par une vedette de patrouille allemande.

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L’épave de l’avion dans sa position actuelle

Dans les années 70, un groupe de plongeurs marseillais découvrit l’épave du Messerschmitt, tout près des épaves du Dalton et du Chaouen, au Planier, par 45 mètres de fond. L’avion, qui n’était pas encore identifié, était posé sur le dos, train d’atterrissage sorti et son cockpit n’était pas accessible. Il ne leur était donc pas possible de vérifier l’éventuelle présence d’un pilote. Ils décidèrent d’essayer de retourner l’avion à l’aide d’un parachute de levage qu’ils fixèrent à l’empennage arrière. Le parachute fut gonflé au moyen d’une bouteille de plongée descendue spécialement dans ce but. Une fois gonflé, l’énorme ballon commença à soulever l’arrière de l’avion, quand le fuselage se plia, menaçant d’arracher la partie arrière du reste de l’avion. L’équipe préféra renoncer pour éviter de détériorer l’épave. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, le fuselage ne se trouve pas dans l’axe de l’avant. Ce n’est que quelques années plus tard que Jean-Pierre Joncheray, historien spécialiste des épaves, a pu retracer l’histoire du crash du Messerschmitt avec l’aide de son pilote, encore vivant.

Aujourd’hui, le Messerschmitt d’Hans Fahrenberger repose toujours sur le sable par 45 mètres de profondeur au pied du Planier, à la latitude 43° 11’ 978 N et la longitude 5° 13’ 744 E. Devenu un petit havre pour la faune sous-marine, il reste l’une des plongées les plus célèbres dans le secteur de Marseille.

Lien vers la vidéo Youtube de Xavier Marest sur une plongée sur le Messerschmitt 109 :

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