Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!
La Perle était un chalutier-école construit en 1971. C’était un chalutier « pèche arrière » en acier de 54 mètres de long pour 8,5 mètres de large et 4,9 mètres de tirant d’eau, d’une jauge de 385 tonnes. Construit par les chantiers Ziegler à Dunkerque, il était destiné à la formation des futurs lieutenants de pêche de l’école de Lorient.
Le 16 décembre 1984, la Perle remontait de Lorient vers Douarnenez. A bord se trouvaient son équipage composé de 13 hommes, ainsi que 17 élèves en formation accompagnés de leur professeur.
En fin d’après midi, alors qu’il passait au nord de la Pointe du Raz, le navire-école talonna les roches de la Basse Jaune au sud-ouest du cap de la Chèvre. A la suite de la collision, une voie d’eau s’est déclarée, mais la situation était sous contrôle. Les secours alertés par VHF arrivèrent rapidement sur les lieux. Sans plus d’inquiétude, la vedette SNSM de Douarnenez et celle de l’ile de Sein, prirent la Perle en remorque pour l’amener à la côte, de façon à procéder aux réparations en toute sécurité. Mais malgré les pompes apportées par les vedettes SNSM pour renforcer les pompes de cales de la Perle, l’eau montait toujours et envahissait les cales. La voie d’eau était finalement beaucoup plus importante que ne le laissaient croire les premières constatations. Malgré tous les efforts des sauveteurs, la Perle coula à l’entrée du port de Douarnenez. Les hommes purent être récupérés sains et saufs par les canots de la SNSM. Au moins l’incident ne s’est pas transformé en drame.
Après expertise, l’état propriétaire du bâtiment renonça finalement à envisager une réparation qui aurait coûté aussi cher que la réalisation d’un chalutier neuf. La Perle allait quand même être renflouée mais pas pour reprendre la mer…
L’épave ne pouvait être laissée à l’endroit où elle avait coulé car elle encombrait l’arrivée sur le port de Douarnenez et gênait la navigation. Il fut donc décidé de la renflouer pour la déplacer. La tâche fut confiée à une entreprise spécialisée, mais l’opération n’était pas une mince affaire. La méthode de renflouage la plus adaptée à ce cas, consistait à insuffler de l’air dans la coque pour alléger l’épave et la faire décoller du fond pour ensuite la tracter. Les opérations débutèrent mi-janvier 1985.
Le 24 mars 1985, après 3 mois de travail, l’épave fut enfin déplacée vers le milieu de la baie où elle trouva sa dernière demeure qu’elle occupe aujourd’hui avec deux autres épaves voisines, la Meuse, un aviso militaire construit en 1917 et coulé en 1954 et le chalutier Castel Meur, lancé en 1974 et coulé en mai 1984 pour servir de récif artificiel, après avoir chaviré et été détérioré en cale sèche.
Les trois épaves reposent désormais au centre de la baie de Douarnenez, à la latitude 48° 09’ 218 N et la longitude 4° 24’ 737 W, par 32 mètres sur un fond de sable. Le trio est devenu un site très visité par las plongeurs à cause de la richesse de la vie qui s’y est développée. Les trois coques ont parfaitement rempli leur mission de récif artificiel. Les tacauds forment parfois des nuages scintillants qui arrivent à cacher les structures des épaves, tellement ils sont en bancs compacts. La vie fixée y est exubérante. Les plongeurs peuvent passer facilement dans la timonerie et sont parfois surpris par des bars qui glissent rapidement par les sabords. Un spot de plongée à ne pas manquer si vous allez plonger dans la région…
Lien vers diaporama Youtube de Philippe Pongitore