Chaque jour, une épave : 20 avril 1958, le Peppinella ou l’honneur d’un capitaine

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

Le premier nom du Peppinella était Cedartree

Le Peppinella a été construit en 1928 au chantier naval Crown & Sons à Sunderland, en Grande Bretagne, pour le compte de la Compagnie des Vapeurs Tree, détenue par Howard Jones Ltd à Londres. A son lancement, le navire a d’abord été baptisé Cedartree. C’était un vapeur en acier de 1557 tonnes, à un pont, une hélice, d’une longueur de 74 mètres, d’une largeur de 11 mètres et de 5 mètres de tirant d’eau. Il était propulsé par une machine à vapeur de 3 cylindres à triple expansion de 193 cv, alimentée par 2 chaudières pour une vitesse de 10 nœuds.

Le Cedartree a été vendu en 1933 à la compagnie Rosenfeld & Co, puis en 1934 à Hindustrian S.S. Co de Newcastle, avant d’atterrir en 1938 dans les mains de la compagnie Shamrock Shipping Co, de Larne, toujours en Angleterre. Pendant les 18 ans qui ont suivi, la valse des propriétaires s’est calmée, mais la carrière du cargo a toujours été bien remplie, puisque pendant la Seconde Guerre mondiale, on l’a retrouvé dans 55 comptes-rendus de convois, presque tous côtiers au Royaume-Uni avec 5 voyages en France, notamment en Baie de Seine. On peut même dire que le Cedartree a eu beaucoup de chance, ayant participé à autant de convois, de ne pas être torpillé.

Le Peppinella en 1958, peu avant son naufrage

En 1956, le Cedartree a été revendu à la compagnie Vrangos, de Panama et rebaptisé Blue Bell. En 1957, il a encore changé de nom et pour Silver Bell. En 1958, le navire a été vendu à la compagnie italienne Scarcia, de Manfredonia et a été rebaptisé Pepinella. Sa carrière allait s’arrêter brusquement cette année-là…

Ce journal italien rend hommage au capitaine du Peppinella, qui a préféré sombrer avec son navire

Le 20 avril 1958, le Peppinella entamait son premier voyage aux couleurs de sa nouvelle compagnie, lors d’un voyage de Venise à Amsterdam, sous le commandement du capitaine Giuseppe Martinovich, un vieux marin de 63 ans originaire de Trieste, très expérimenté.

Le voyage se déroulait sans incident lorsque, remontant la Manche, le Pepinella est entré en collision avec le vapeur nordique Sun Oak près de Fairy Bank, au large de Dunkerque. On ne sait pas grand chose sur les circonstances de la collision, sinon que ce jour-là, la Manche dans cette zone était couverte d’un épais brouillard. La visibilité était tellement réduite que cet accident ne fut pas le seul : pas moins de 6 autres navires sont entrés en collision le même jour dans la même région : 2 Italiens, 2 Norvégiens, 1 Russe et 1 Panaméen.

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L’image sondeur de l’épave

Le Sun Oak ayant éperonné le Peppinella sur son tribord, a ouvert une très large brèche dans le flanc du cargo italien et celui-ci ne tarda pas à s’enfoncer dans l’eau. Les 19 hommes de l’équipage ont néanmoins eu le temps d’évacuer le navire en perdition dans les canots de sauvetage, à l’exception de son capitaine, Giuseppe Martinovich qui, selon les anciennes traditions de mer, a refusé d’abandonner son navire et a préféré couler avec lui…

L’épave du Peppinella se trouve aujourd’hui à environ 30 mètres de profondeur à l’ouest du Fairy bank, à 21 nautiques dans le 350 de Dunkerque, aux coordonnées : latitude 51° 24′ 341 N et longitude 2° 15′ 087 E. Elle est en assez bon état et a fait l’objet de plusieurs explorations aux fins d’identification. Elle a finalement été identifiée par la plaque signalétique des chantiers navals portant la mention : «J. Crown 1928 Sunderland». Sur tribord, on constate un gros trou dans la coque, vraisemblablement la conséquence de sa collision. Le milieu est brisé et on peut facilement pénétrer dans la salle des machines. L’épave est orientée NE-SW. La visibilité est souvent bonne. La partie arrière est la plus impressionnante avec le gouvernail de fer et l’hélice toujours en place. Le site, très poissonneux est très fréquenté par les pêcheurs et on y trouve beaucoup de matériel de pêche accroché, notamment des morceaux de filets qui ont causé la mort de deux plongeurs belges en 1989. L’épave reste néanmoins très belle et son exploration requiert une extrême prudence.

Lien vers la vidéo Youtube de Kris VDPutte :

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