Chaque jour, une épave : 13 mai 1943, l’avion Junkers 88 D-1 du Planier à Marseille

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

La plupart des plongeurs de la région de Marseille connaissent l’épave de l’avion Junkers 88 qui repose près des îles du Frioul, sur le site du Grand Soufre par 55 mètres de fond, très visité par les amateurs de plongées profondes. Mais moins nombreux sont ceux qui connaissent une deuxième épave de Junkers dormant à une profondeur pourtant beaucoup plus abordable au commun des plongeurs de loisir, sur un fond de 31 mètres, près de l’îlot du Planier.

La découverte du premier Junkers 88, celui du Frioul, avait été déclarée en 1989 par Luc Vanrell, grand chasseur d’épaves auteur de la découverte de l’avion de l’écrivain Antoine de Saint Exupéry, ainsi que de sa fameuse gourmette. Cette très belle épave dans un parfait état de conservation est devenue un grand classique de la région. C’est en étudiant les archives à la recherche d’éléments pouvant aider à l’identification de l’avion que Luc Vanrell découvrit l’existence d’un deuxième avion Junkers, perdu en baie de Marseille non loin du Planier. Il s’agissait d’un Junkers 88 D-1 de la Flotille 33F d’Istres.

Fabriqué à partir de 1935, le Junkers 88 fut décliné dans de nombreuses versions. La version 88A servit de base à la mise au point de multiples variantes, du chasseur de jour (88C) au chasseur-bombardier de nuit (88G). Il fut fabriqué à plus de 15 000 exemplaires pendant la Seconde Guerre mondiale. La version 88 D-1, manœuvrée par 4 hommes d’équipage, était destinée à la reconnaissance, avec une plus grande autonomie et un équipement photographique intégré. Sa longueur était de 15,5 mètres pour 20 mètres d’envergure et 5 mètres de hauteur. Avec un poids à vide de 9 tonnes (14 tonnes de masse maximale en ordre de vol), il était motorisé de 2 moteurs BMW de 1677 cv chacun pour une vitesse d’environ 550 km/h.

Le registre KTB (Kriegstagebuch – journal de guerre) de l’aéroport d’Istres est l’une des rares archives sur les unités de la Luftwaffe dans le sud de la France. Il décrit les opérations aériennes et nous renseigne sur les pertes d’appareils. A propos de l’avion qui nous intéresse, il y est noté : «1(F)/33 F – plan carré 5472/04 amerrissage forcé pour cause d’incendie moteur, équipage blessé, Junkers Ju 88 D-1, WNr. 430422, rupture radio». A force de recherche et avec l’aide du plongeur historien allemand Lino Von Gartzen, Luc Vanrell parvint encore une fois à découvrir cette nouvelle épave et réussit même à déterminer les circonstances de son départ lors de sa dernière mission.

Les ports de Marseille et Toulon étant stratégiquement importants pour les forces allemandes, plusieurs fois par jour, des appareils de la Luftwaffe décollaient de la base aérienne d’Istres pour effectuer des reconnaissances en mer, pour la surveillance et la chasse des sous-marins et des convois alliés qui ravitaillaient les unités stationnées en Afrique du Nord. Le domaine d’action était vaste, sur tout le champ de la Méditerranée occidentale.

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Les reconnaissances et les attaques aériennes avait lieu la plupart du temps de nuit afin de s’approcher au plus près des navires. Des avions de reconnaissances passaient d’abord pour repérer les cibles et les éclairer au moyen de bombes au phosphore, pour rendre la tâche plus facile aux bombardiers qui suivaient et qui n’avaient plus qu’à repérer les taches de lumière sur le tapis noir de la mer nocturne.

Selon le journal de guerre (KTB) de la base d’Istres, le 12 mai 1943 en début de soirée, l’avion Junkers 88 D-1 de la flottille 33F, immatriculé 8H+AH s’est envolé afin d’effectuer une reconnaissance au-dessus de la Méditerranée, mission dont il était censé rentrer dans la nuit, avant l’aube. On ne sait pas grand-chose du déroulement de la mission, seulement que lors du retour de l’avion vers sa base, dans la nuit du 12 au 13 mai 1943, après avoir vraisemblablement essuyé des tirs, la base d’Istres reçut un message signalant l’incendie moteur et un membre d’équipage blessé. L’avion effectua un amerrissage forcé dans la baie de Marseille, entre l’îlot du Planier et le plateau de Veyron.

Lors de la découverte de l’épave, Luc Vanrell constata la présence d’une bombe au phosphore de 50 kg, encore accrochée sous l’une des ailes. Ces bombes étaient utilisées pour éclairer les navires repérés de nuit et leur « marquage » pour l’attaque des bombardiers qui suivaient. Cette bombe a par la suite été prise en charge par les plongeurs-démineurs de la Marine Nationale pour sa neutralisation.

Ce qui reste de l’épave du Junkers 88 D-1 du Planier se trouve par 31 mètres de profondeur, sur un fond de sable, aux coordonnées : latitude 43° 11’ 693 N et longitude 5° 14’ 111 E. Il reste les ailes et une partie du fuselage, partiellement recouvert de filets de pêche. Un réservoir auxiliaire de 1200 litres placé dans la cabine arrière, associé à la présence de la bombe au phosphore, confirme l’hypothèse d’une mission nocturne à long rayon d’action. L’empennage arrière et le poste de pilotage ont disparu, peut-être séparés lors de l’amerrissage ou plus vraisemblablement arrachés par des chalutages successifs. Les archives ne précisent pas le sort de l’équipage de l’avion après son crash…

Lien vers vidéo Youtube d’un document d’archive filmé lors du bombardemenbt d’un bateau par un Junkers 88 :

1 COMMENTAIRE

  1. En fait on en sait maintenant un peu plus sur ce JU 88. Il était chargé de repérer et de conduire le Sagona retour de Tunisie avec à bord le trésor du Maréchal Rommel. Le tout suite à une mission confiée à une singulière personne comme on va le découvrir :
    “Une Mata Hari gréco-italique
    « …Une splendide plante ou plutôt une belle nature dans laquelle on sentait une santé libidineuse débordante. Avec des yeux prometteurs de perversions, une bouche à croquer le fruit défendu, de grandes jambes longues qui lui remontant jusqu’au bas de ses reins callipyges sur lesquelles venaient s’ébattre une longue chevelure brune et enveloppante… »
    Le tout comme on peut s’y attendre appelant des étreintes torrides.
    En fait un véritable péché mortel pour un malheureux capélan rigoriste de passage dans ce lieu où, pourtant il n’aurait rien eu à faire… »
    C’est ainsi qu’à Berlin, le 2 décembre 1942, l’amiral Arnim von Kartofenn, l’un des chefs de la redoutable Abwehr, voit apparaître dans son bureau cette si particulière créature.
    Homme sérieux, il eut quand même un choc. Cependant, reprenant son sang-froid germanique, d’un geste large se voulant courtois, il invita cette splendide et sulfureuse représentante du sexe féminin à prendre place dans un fauteuil se trouvant face à son bureau.
    Ce qu’elle fit, ne manquant cependant pas de croiser ses jambes très haut, et faisant crisser ses bas, véritable appel à une découverte de charmes prometteurs. Lui, ayant repris rapidement ses esprits, sortant un dossier marqué en lettre noire Géheime Stat Polizeî… en fit une lecture froide et concise :
    – Ainsi, vous vous nommez Sophia Cytéros, née le 13 novembre 1915 dans le Péloponèse. Je relève une imprécision sur votre lieu de naissance, mais peu importe. Vous êtes donc grecque et inscrite chez nous avec le matricule « SA 11 » sous le titre « Croqueuse », très évocateur je le reconnais bien dans votre cas, quand on connaît votre spécialité. C’est-à-dire séduire des officiers ennemis que vous rencontrez, dans des établissements nocturnes où vous vous produisez comme « Chorégraphe mythologique ».
    Vous vous y produisez aussi, comme chanteuse italienne, au cours d’une opération où l’on vous connaissait sous l’appellation « La Belcanta »
    Mais beaucoup mieux vous êtes plus souvent présente comme danseuse sous de légers voiles incitant la gent masculine présente à se livrer pour vous à toutes les compromissions. Vous y réussissez bien quand je vois votre tableau de chasse éloquent. Parmi de nombreux adversaires de tous grades auxquels vous avez extorqué des renseignements de valeur, votre plus beau coup, si j’ose m’exprimer ainsi, fut un général britannique qui dans le feu de l’action, excusez-moi encore, n’a pas hésité à vous dévoiler toutes les données d’une attaque, dans l’île de Pataros…
    Nous en avons fait bon usage et réduits à néant cett tentative en attendant les troupes adverses qui n’ont pas pu franchir les premiers pas du bord de mer.
    Seule ombre au tableau, cet officier d’état-major, s’est suicidé quelques jours après en se tirant une balle dans la tempe. Ce qui est bien dommage, vous auriez pu continuer à exploiter cette source, mais pour lui les remords de sa faute étaient certainement trop lourds aussi…
    C’est à ce moment que la belle espionne le coupe, et prend la parole avec un accent slave bouleversant :
    – Erreur votre honneur, il ne s’est pas suicidé pour m’avoir donné les plans de son débarquement, fou d’amour, il n’y songeait même pas. Non, c’est parce que j’ai dû le quitter. Non, soyez certain que ce brave anglais, je le tenais sous mon charme. Pouvez-vous en douter ? En fait, il n’a pas supporté notre séparation, que voulez-vous, c’était un être fragile.
    Ce que Von Kartofenn admet volontiers en parcourant le palmarès complet de cette libidineuse partenaire. Les pages en sont nombreuses.
    Suit une liste d’exploits dus aux compétences sulfureuses de cette collaboratrice au nom de guerre « Croqueuse » correspondant bien à la réputation d’une dévoreuse sexuelle des hommes l’approchant. En fait, la belle Sophia avait fait des débuts prometteurs dans des bastringues portuaires comme on en trouve dans tout le littoral méditerranéen.
    C’est grâce à son frère Achille Proxopoulos, souteneur familial, vendeur de faux objets d’art, domaine dans lequel il s’était fait une solide réputation auprès des touristes anglais, qu’elle avait pu se sortir de ces endroits par trop sordides.
    Il l’avait présenté et, pour une fois gratuitement, à un lord écossais toujours prêt à se faire valoir comme découvreur de pièces antiques.
    Véritable «Tonton du Nord»*, il avait initié la belle aux bonnes manières de la haute société britannique, la présentant comme une lointaine cousine.
    Mais, ayant à fournir des assauts amoureux, à répétition, son cœur baignant depuis longtemps dans les meilleurs whiskys purs malts n’avait pu tenir le choc.
    Il s’était éteint brutalement dans les bras de sa parente, tel un président de la république française rendu célèbre lors d’un décès similaire.
    Le chagrin de Sophia fut bref, car il lui laissait notamment une partie de ses biens en bons du Trésor de sa Majesté et un coffre de bijoux qu’elle lui faisait remplir lors de chacune de ses fougueuses prestations.
    Songeur, l’amiral cesse donc de feuilleter ces pages dangereuses et va donc arrêter là, l’énumération des qualités de ce singulier personnel pour reprendre l’énoncé du projet destiné à sa belle espionne.

    La suite en cours d’écriture sous le titre “La passagère du Sagona”

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