Vous en avez assez de toujours plonger aux mêmes endroits, sur les mêmes sites, voir les mêmes fonds, les mêmes poissons ? Mettez du piquant dans votre vie de plongeur(se), découvrez les plongées d’exception !
Photo d’ouverture : requin baleine, Djibouti. Phot. Henri Eskenazi
Vous avez écumé les fonds marseillais, vous revenez de votre énième voyage à Hurghada, vous connaissez la Fourmigue de Juan-les-Pins ou la réserve Cousteau par cœur, et vous commencez à vous ennuyer sous l’eau ? Il est temps pour vous de partir vers d’autres horizons sous-marins, à la découverte de spots qui vont vous faire frémir et provoquer en vous des émotions intenses. Qui n’a pas rêvé d’explorations pures, sur des sites vierges (ou presque), comme à son époque l’équipe du commandant Cousteau ? Au-delà de la simple plongée touristique, où l’on va se promener sous l’eau comme dans un jardin public, on peut aussi ressentir le besoin d’inédit, de découvrir des plongées originales, à l’écart des « classiques », trop exploités par des clubs de plongée sans imagination qui manquent d’ambition.
Simplement sortir des sentiers battus
Avec le développement mondial de la pratique de la plongée sous-marine, il devient de plus en plus difficile de trouver des sites inexplorés, sans pour autant monter une expédition complexe et aventureuse. Tout le monde n’est pas Indiana Jones ! Mais il est toujours possible d’aborder la visite des fonds marins avec un regard différent, en recherchant des curiosités qui sont peu exploitées par les professionnels qui préfèrent se concentrer sur le tourisme de masse, plus rentable.
Entendons-nous bien, on peut tout à fait trouver d’immenses satisfactions en observant un site connu, en recherchant à chaque plongée des émotions différentes ou en se laissant surprendre par l’inattendu : la rencontre d’un mérou curieux dans la réserve de Port-Cros est toujours un moment extraordinaire, ou la recherche des araignées de mer qui se faufilent dans la forêt de laminaires de l’île de Groix… Le plongeur sait se contenter de plaisirs simples.
Pour celles et ceux qui veulent sortir des sentiers battus, il est possible de trouver sans trop de peine des plongées originales, voire exceptionnelles. De ces moments qui restent à jamais gravés dans la mémoire, par le spectacle ou par les émotions fortes ressenties. Certaines de ces plongées sont devenues de grands classiques, comme le « sardine run » sur les côtes du Mozambique et en Afrique du sud, ou les bancs de requins de Fakarava, dans les Tuamotus. D’autres restent encore à découvrir, pas forcément à l’autre bout de la planète. Et il y en a vraiment pour tous les goûts !
Comment trouver une plongée d’exception ?
Faut-il obligatoirement posséder une mentalité d’explorateur ? Pas forcément, mais une certaine ouverture d’esprit est nécessaire. S’éloigner de notre poisson-clown habituel ou de notre nudibranche préféré pour vivre l’aventure d’une rencontre avec un crocodile, ou bien une rencontre avec… soi-même, au fond d’une grotte par exemple, oblige à dépasser certains préjugés…
Pour le plongeur de loisir, il existe des moyens de programmer un séjour de plongée extraordinaire, à partir de son salon. Il suffit d’un ordinateur et d’une connexion internet. Mais exécuter une recherche sans avoir trop d’idée peut s’avérer fastidieux. L’idée est alors d’utiliser les moteurs de recherche spécialisés disponibles, comme par exemple la plateforme de réservation en ligne Diving Away qui permet d’effectuer des recherches selon différents critères : par pays, région ou spot, mais aussi par centre de plongée ou… par pôle d’intérêt, animaux, épaves, environnement, prestations, etc..
On peut ainsi circonscrire une zone en fonction de nos projets de vacances, puis affiner la recherche par pôle d’intérêt (par exemple, l’exploration ou l’observation de cétacés). Pour ce faire, sur la page correspondant au thème choisi, on trouve une colonne à gauche de l’écran, qui comprend tous les filtres de recherche nécessaires et l’on peut ensuite choisir entre les différents prestataires qui proposent l’activité concernée, sans avoir à faire la tournée des voyagistes… Et cerise sur le gâteau, une fois que l’on a trouvé la perle rare, il suffit de quelques clics, toujours sur le même site, pour vérifier les disponibilités et effectuer une réservation en ligne. Difficile de faire plus simple !
Des plongées d’exceptions dans le monde, mais aussi en France
Quels que soient vos goûts et vos possibilités, sachez que l’aventure est au coin de la rue ! (pourvu qu’il y ait un accès à un plan d’eau…). Il y a les grands classiques maintes fois décrits dans les médias, et puis il y a des perles, plus ou moins connues, souvent très discrètes. À vous de choisir !
Accessibles à tous : les cénotes du Yucatan
Parmi les plongées d’exception, les cénotes mexicains au départ de Playa del Carmen sont assurément les plus célèbres. Et à juste titre, tant ces sites de plongée, perdus dans la jungle, sont extraordinaires. Des vasques d’une eau cristalline, cachés dans la végétation luxuriante, offrent un spectacle qui ne peut laisser indifférent. Imaginez des grottes garnies de stalactites, de stalagmites, de festons et toutes sortes de magnifiques concrétions, noyées dans une eau tellement transparente que l’on a l’impression que les plongeurs se trouvent en apesanteur dans l’air. Des plongées hors du commun, dans un cadre inoubliable ! La plupart des sites sont accessibles à tous niveaux, et même aux snorkeleurs.
Plonger avec les crocodiles à Cuba
Une variété de crocodiles, le crocodile américain, présent dans la lagune des Jardines de la Reina, au sud de Cuba, peut être approchée sans danger. Cette immense lagune, haut-lieu de la plongée cubaine, regorge d’immersions spectaculaires, avec les requins mais aussi avec ces petits crocodiles qui se laissent facilement photographier, même en snorkeling, dans très peu d’eau. On peut les trouver aussi bien dans l’eau salée de la lagune que dans l’eau douce des affluents. Le séjour aux Jardines de la Reina peut être couplé avec l’observation des requins qui fréquentent abondamment ce parc national marin composé de près de 250 petites îles où l’on trouve un paysage corallien quasiment vierge.
Sur la route des galions, toujours à Cuba, mais sur sa côte ouest, il est possible de partir de l’Isla de la Juventud et de mettre le cap vers la petite île de Cayo Largo del Sur, plus au sud. Ces deux îles sont reliées par un récif de corail qui remonte presque à la surface, à une vingtaine de kilomètres de la côte. Cette dorsale, qui n’est pas signalée, fut autrefois le lieu de nombreux naufrages de galions en provenance d’Amérique, qui venaient s’approvisionner sur la côte cubaine avant de se lancer dans la traversée de l’océan Atlantique en direction de l’Europe. Un grand nombre de ces navires sont venus se fracasser sur ce récif, à tel point que c’est devenu un véritable cimetière marin. Sous quelques mètres d’eau, si les parties en bois des coques ont depuis longtemps disparu, on trouve encore, éparpillés par les vagues, de nombreux artefacts : ancres, canons… La grande majorité de ces restes sont maintenant inclus dans le récif corallien et l’on peut se prendre à jouer les archéologues sous-marins.
Les plongées volcaniques d’Islande
Si vous n’êtes pas rebuté par l’eau froide, l’Islande offre des plongées éblouissantes comme nulle part ailleurs. La plus célèbre est la fameuse faille de Silfra, cette profonde entaille qui sépare les plaques tectoniques d’Europe et d’Amérique, au beau milieu de l’île, formant un spectaculaire canyon rempli d’une eau d’une limpidité extraordinaire, offrant plus de 100 mètres de visibilité. Le plongeur évolue dans un univers minéral, un peu dans le style « voyage au centre de la terre », entre deux parois verticales torturées par les mouvements tectoniques. Impressions fortes garanties !
Au nord de l’île, on plonge, dans le fjord d’Akureyri, sur les cheminées volcaniques immergées de Strytan. Ces cheminées qui remontent d’une profondeur de 80 mètres jusqu’à une quinzaine de mètres de la surface, crachent en permanence de l’eau chaude (80°) qui se mélange à l’eau de mer (6°) pour former un « micro-climat sous-marin » avec un environnement tempéré habité par une faune unique. Des plongées comme nulle part ailleurs. Après la plongée, on peut toujours se réchauffer en allant se baigner dans un lac thermal, dans l’eau à 30°, en pleine nature…
En mer Rouge, les épaves du golfe de Suez
Tout les fans de mer Rouge connaissent les épaves d’Hurghada ou de Safaga. Les Giannis D, Carnatic, Thistlegorm et autre Salem Express font partie des classiques égyptiens. Mais il est aussi possible de partir en croisière vers des épaves qui se trouvent à l’écart des circuits traditionnels, plus au nord en direction de Suez. Dans le golfe éponyme, des dizaines de navires constellent les fonds entre les plateformes pétrolières, à toutes profondeurs. Toute la zone est très peu explorée car éloignée d’Hurghada, principal point de départ des croisières en mer Rouge. Pourtant, ces épaves dont certaines sont dans quelques mètres d’eau, feraient le bonheur des plongeurs de tous niveaux. Loin de tout, entre mer et désert, dépaysement garanti !
Toujours en Egypte, mais côté méditerranéen, Alexandrie est un véritable trésor historique, avec les ruines immergée de son phare légendaire, au pied du fort de Quaitbay qui a remplacé le phare antique. Sous 5 à 6 mètres d’eau, le fond est jonché de débris de colonnes de marbre et de fragments de statues.
Dans la baie qui fait face à la ville, se trouvent de nombreux artefacts sous quelques mètres d’eau sur le site de l’ancien palais de Cléopâtre. On peut trouver pêle-mêle, des amphores antiques qui reposent à quelques centimètres d’une carcasse d’avion de la seconde guerre mondiale… L’eau glauque de la baie ajoute une atmosphère fantomatique au site. Un véritable bond dans l’histoire, avec une impression similaire à celle du héros du film « La planète des singes », qui marchant sur une plage, découvre devant lui la statue de la Liberté à demi-enfouie, symbole du trépas de sa civilisation…
Plongée dans un volcan en Espagne
Alors que la majorité des plongeurs se concentrent sur les îles Mèdes, tout près de la frontière française, attirés par des fonds attrayants et le balai des mérous à l’époque du frai, on peut explorer, plus au sud, un site quasiment vierge et protégé : les îles Columbretes. Au large du littoral de Valence, à près de 50 km de la côte, un petit chapelet d’îlots perdus en pleine mer est le refuge d’une faune particulièrement dense. Le site est un parc naturel extrêmement protégé gardé par des biologistes. La plongée y est très règlementée et soumise à autorisation. Un havre de paix pour une faune abondante et diversifiée, très loin de toute agitation. Quelques bateaux munis des autorisations nécessaires y emmènent les rares plongeurs au départ de la ville d’Alcocebre, sur des bateaux rapides, en une heure et demi, pour des sorties à la journée. Ces îlots constituent les restes du cratère d’un très ancien volcan.
Entre les roches qui émergent ça et là, une dorsale s’étend sur une bonne distance, à quelques mètres de la surface. Au milieu de la faune et de la flore débordantes de vitalité, une multitude de mérous trouvent là les conditions idéales, accompagnés de bancs de carangues, barracudas, corbs, sans compter la faune plus commune comme les girelles, sars, castagnolles par milliers dans un paysage sous-marin très vallonné, recouvert de prairies de posidonies coupées par des falaises et des éboulis, le tout dans une eau d’une limpidité exceptionnelle…
Les phoques du Saint Laurent
Chez nos cousins québécois, on n’est pas en reste en matière de plongée hors du commun. Alors que les plongeurs tek vont se concentrer sur les nombreuses épaves qui jalonnent le cours du fleuve Saint Laurent, les plongeurs de loisir peuvent aller découvrir les splendides plongées de la ville de Percé, en Gaspésie, située au sud de l’embouchure du grand fleuve. La ville est bien connue des amateurs de bandes dessinées, grâce à sa particularité : son rocher percé, que l’on retrouve dans Tintin et le rocher percé. Un paysage sublime, des plongées très riches et… le sourire des Québecois(es) !
Dans la baie qui s’étend entre la ville et l’île de Bonaventure, à quelques encablures de la côte, il est très fréquent de rencontrer des baleines qui viennent de nourrir de plancton. On peut les suivre à bord de bateaux spécialement équipés pour l’observation des cétacés. Autre curiosité du site : les fonds sont littéralement tapissés de homards, car ici la pêche des crustacés et extrêmement règlementée (et ici on respecte la règlementation…).
Aux abords de l’île de Bonaventure, elle-même refuge de la deuxième plus grande colonie de fous de bassan au monde, de nombreuses familles de phoques se réchauffent au soleil sur les rochers. Au cours de la plongée, ceux-ci, très curieux viennent vous examiner de près et il n’est pas rare que l’un d’eux, plus joueur, vienne, intrigué, tirer votre palme… Des plongées riches en émotions, dans un climat un peu frais, certes, mais vite oublié grâce à l’accueil extrêmement chaleureux des Gaspésiens.
Plongées au centre de… la France
En France, berceau de la plongée, les sites sont nombreux, aussi bien sur le littoral que dans les eaux intérieures. Mais histoire de goûter à un certain parfum d’aventure, pourquoi ne pas s’essayer à la plongée souterraine ? En plein centre de l’hexagone, dans la région du Quercy, tout près de la superbe ville médiévale de Rocamadour et du gouffre de Padirac, vous trouverez sur la carte la ville de Gramat. Ici se trouve l’un des centres de gonflage les plus importants d’Europe ! Oui, car Gramat est la capitale européenne de la plongée spéléo. Les spécialistes affluent de toutes l’Europe (et d’ailleurs) pour explorer les nombreuses résurgences qui parsèment la région. Saint Sauveur, Saint Georges, le Ressel… Autant de noms qui résonnent dans l’oreille des amateurs de mondes spélunqueux.
Trop difficile pour moi, direz-vous ? Il existe plusieurs niveaux de pratique : le « cavern diver », accessible à tous les plongeurs de loisir permet de visiter les splendides vasques et les « cavernes », à l’entrée des réseaux souterrains, dans la limite de la pénétration de la lumière du jour. Les plongeurs, parfaitement encadrés, restent donc toujours à vue de la sortie et peuvent néanmoins ressentir le grand frisson face à cet infra-monde qui s’ouvre devant eux. La pénétration plus profonde des rivières souterraines est, elle, réservée aux « cave divers » confirmés.
Outre la beauté minérale des cavernes et leur ambiance mystérieuse et fascinante, les résurgences forment souvent de grandes vasques peu profondes, agrémentées de forêts d’herbiers et d’une faune très riche : poissons et batraciens y évoluent dans une eau très claire et lumineuse, de quoi faire de magnifiques clichés.
The Cave to be, c’est le nom de cette station de gonflage de Gramat, dirigée par Olivier Bertiaux, dit « Oli », est ouverte toute l’année, gonfle les blocs de plongée avec tous les mélanges de gaz possibles et propose aussi des formations aux différents niveaux de plongée souterraine. On peut y passer une journée de découverte des vasques du Quercy, une expérience extraordinaire de plongée dans un monde inconnu, agrémentée d’un excellent repas gastronomique composé de produits du terroir… Ajoutez à cela les activités hors plongée et les visites d’un patrimoine extrêmement riche, vous obtiendrez un séjour inoubliable.
L’aventure ultime en Antarctique
Attention, frileux s’abstenir ! Au bout du monde, le continent Antarctique reçoit la visite de quelques plongeurs aventureux pendant la courte période de l’été austral. Entre novembre et février, période où la fonte annuelle de la banquise permet d’accéder à la Péninsule Antarctique, les bateaux au départ d’Ushuaïa, à la pointe sud de l’argentine, longent le cap Horn, puis traversent le passage de Drake, toujours très agité, avant de trouver l’abri des îles Shetland du sud et d’atteindre la pointe de la péninsule. Là, brusquement, on se trouve dans un autre monde, sur la planète originelle. Un monde de roche et de glace, peuplé d’espèces peu communes sous nos latitudes : manchots par colonies de plusieurs dizaines de milliers, phoques, otaries à fourrure, phoques-léopards… Dans l’eau, ce sont les baleines qui occupent le territoire et les rencontres sont quotidiennes : baleines bleues, baleines à bosse, rorquals… Les cétacés trouvent là un havre de paix et une nourriture abondante, le krill.
Pour les plongées, la combinaison étanche est obligatoire, dans une eau qui avoisine le zéro degré. Mais passé la surface et l’accoutumance au froid, c’est un monde à la fois étrange et merveilleux qui s’offre aux plongeurs. Les plus hardis tenteront l’expérience inoubliable de plonger sous les icebergs, tandis que d’autres iront à la rencontre des phoques-léopards, ces prédateurs aussi grands que le bateau pneumatique de plongée. Dans un tel environnement, sauvage et immaculé, à plusieurs milliers de kilomètres de la civilisation, on se sent soudain l’âme des anciens explorateurs polaires. L’expérience ultime dans la vie d’un plongeur !
La liste n’est pas exhaustive. De nombreux sites à travers le monde offrent des expériences extraordinaires aux plongeurs désireux de sortir des sentiers (palmés) battus…
Lien vers la plateforme Diving Away : https://bit.ly/diving-away