Chaque jour, une épave : 12 février 1892, le Jean-Mathieu, en Corse

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

Le Jean-Mathieu doit son nom au prénom de l’un des deux fondateurs de la Compagnie de Navigation Valéry frères et fils, Jean-Mathieu Valéry, originaire, comme son frère joseph, de Poretta Brando, dans la région du cap Corse et grand-père du poète Paul Valéry. Cette famille d’armateurs a toujours été à l’avant-garde de la navigation à vapeur entre le continent et la Corse, depuis 1840. Comme tout pionnier, la compagnie a subi son lot de difficultés et de naufrages mais elle a gagné son titre de première compagnie à vapeur, première de par la chronologie et première en importance, bien avant la montée en puissance de celle qui allait la surpasser quelques années plus tard, la compagnie Fraissinet, mais aussi première à exploiter des bateaux équipés d’une toute nouvelle technologie : les hélices…

C’est ainsi que dès 1847, la compagnie Valéry, jusque là propriétaire de bateaux à roues à aubes, a fait construire aux chantiers de La Ciotat le Bonaparte, premier bâtiment français à hélice construit en Méditerranée. Malheureusement, le bateau, lancé le 17 janvier 1847, coula le 19 octobre de la même année après avoir été abordé en pleine nuit par la Comte de Paris (Le Bonaparte coulé par le Comte de Paris, un symbole ?…).

Le Jean-Mathieu était un cargo mixte voile/vapeur à hélice, semblable à ce navire

Le Jean-Mathieu était un cargo mixte voile/vapeur qui avait la particularité d’être l’un des premiers bateaux à hélice de Corse. Il a été construit en 1851 par les chantiers Malo et Cie, constructeurs de navires à Dunkerque, mais il n’est entré au service de Messieurs Valéry frères et fils, armateurs à Marseille, qu’en 1855. Il a été nommé Jean-Mathieu en mémoire de l’un des deux frères, Jean-Mathieu Valéry, décédé le 17 avril 1854. D’une longueur de 52.5 mètres pour une largeur de 7.5 mètres et un tirant d’eau de 4 mètres, il jaugeait 405 tonnes. Sa machine à vapeur développait une puissance de 120 cv et propulsait le navire à 9 nœuds, grâce à un équipement révolutionnaire à l’époque, une hélice. Le navire était aussi équipé d’un gréement composé de deux mâts, bien que son dernier acte de francisation du 2 décembre 1889 indique, raturé et corrigé, qu’il possède trois mâts (peut-être des modifications ou aménagements ont-ils été apportés lors de la cession du navire à la compagnie marseillaise Morelli, en 1883…).

Le bateau partit de Dunkerque dans le mois de février pour son voyage inaugural et arriva à Marseille le 13 mars, après avoir subi une suite de tempêtes et avoir été contraint de relâcher à Gibraltar. Il fut par la suite exploité sur la ligne Bastia/Nice.

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Le 12 février 1892, sous le Pavillon de la Cie Morelli, le Jean-Mathieu fit naufrage à quelques encablures de la Girolata, face à la pointe Punta Rossa, à la limite de la zone qui allait devenir la réserve de Scandola. Il venait de partir d’Ajaccio avec un chargement de bois à destination de Marseille. Il se trouvait en face du golfe de Porto quand une voie d’eau se déclara. Le capitaine du navire en difficulté, ne parvenant pas à étancher la voie d’eau, amena son bateau au plus près de la côte, de façon à faciliter l’évacuation de l’équipage, avant que le Jean-Mathieu disparaisse sous les eaux. L’équipage au complet put regagner le rivage dans les canots de sauvetage, sain et sauf.

Les restes de cette épave sont imposants et répandus sur un périmètre assez important autour du Sec de Punta Rossa, par 28 mètres de fond, aux coordonnées suivantes : latitude 42° 19’ 9 N et longitude 08° 33’ 2 E. La chaudière est encore visible au milieu de la coque, dont l’arbre d’hélice et son hélice sont toujours en place. L’épave est habitée par une faune très importante, du fait de la proximité de la réserve de Scandola.

Lien vers vidéo plongée sur le Jean-Mathieu :

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