Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!
La Corvette à roue Gorgone a été construite à Bordeaux par les chantiers Chaigneau & Bichon en 1846.
D’une longueur de 63,7 mètres, 9.5 mètres de large et 3.2 mètres pour un déplacement 990 tonnes, elle était motorisée avec une machine à vapeur d’un nouveau genre pour l’époque, à 2 cylindres oscillants et 4 chaudières tubulaires de 200 CV, construite par les chantiers Hallette à Arras. Elle emportait pour ses chaudières, 175 tonnes de charbon.
La corvette possédait en outre une voilure de 829 m², en gréement de type goélette à hunier. Elle se déplaçait à une vitesse de 8 nœuds.
Mise en service dans la Marine Nationale française, la Gorgone était armée de 6 canons. Prévue pour un équipage de 120 hommes, 93 se trouvaient à bord au moment du naufrage.
Le lancement eut lieu en 1848, mais la Gorgone est entrée en service seulement en 1854 à cause d’une série de pannes survenues à la machine au cours de sa mise au point. C’est en mars 1954 qu’elle appareilla enfin de Brest vers Toulon. Puis elle partit en mer Noire pour y amener des troupes et des fusées de guerre.
Pendant ses différentes missions, dont une mission hydrographique sur les côtes d’Afrique, puis une autre à Gorée au Sénégal, la Gorgone subit de nombreuses pannes de sa machine. Elle rentre donc à Cherbourg pour des travaux, avant de reprendre la mer en 1869 pour la Corogne, commandée par le Lieutenant de Vaisseau Eugène Mage.
Arrivée au terme de sa mission de protection sur les côtes d’Espagne la Gorgone appareilla de La Corogne à destination de Cherbourg le 16 Décembre 1869.
Le 18 décembre 1869, une forte tempête souffla sur le Golfe de Gascogne, au moment où la Gorgone passait la pointe de la Bretagne. Le navire subit la fureur des éléments de plein fouet et ne s’en releva pas : la Gorgone n’arriva jamais à destination. Dans la matinée du 19 Décembre, de nombreux débris de navire furent signalés sur le littoral entre Le Conquet et la pointe Saint Mathieu.
L’examen de ces débris permet laissa penser qu’il s’agissait d’un bateau français qui avait dû subir un naufrage très récent. Dans l’après-midi, de nouveaux débris s’amassèrent encore sur la côte et dans le goulet de Brest. Mais ce n’est que dans la soirée que l’on retrouvera des documents et plusieurs bonnets de marin portant le nom du bâtiment. Le doute n’était alors plus possible, le navire naufragé fut identifié officiellement comme étant la Gorgone.
Dans la journée du 20 décembre, profitant d’une accalmie de la mer, les bateaux de la Marine le Flambeau et la Belliqueuse sortirent explorer la zone, du goulet au Conquet, sans trouver plus de débris du navire ou de son équipage. Le lendemain, 21 décembre, les premiers cadavres s’échouèrent et furent formellement identifiés. La Gorgone s’était perdue corps et biens avec l’ensemble de ses 93 hommes d’équipage.
La cause du naufrage fut dans un premier temps attribuée à une erreur de navigation mais les antécédents techniques du navire et toutes les pannes qu’il avait subies donnèrent plutôt à penser que le Commandant Mage, confronté à une nouvelle défaillance de sa machine, a dû tenter malgré le temps et le peu de manœuvrabilité de son bâtiment, de rejoindre Brest à la voile. Ce faisant, dans la tempête et la nuit, sa trajectoire erratique le mena sur les récifs qui bordent l’entrée du goulet de Brest.
C’est seulement en 1990 que des plongeurs ont fini par découvrir les restes de l’épave de la Gorgone, au pied d’une roche dans le sud des récifs des Pierres Noires, apportant ainsi l’épilogue à cette dramatique histoire. La corvette Gorgone a désormais son tombeau par 48° 18’ 451 N de latitude et 04° 54’ 877 W de longitude. Si la plongée y est possible, elle doit être organisée par conditions de temps parfaitement calme car la zone est particulièrement agitée.
Les épaves feront toujours rêver. Et dans mon cas, c’est là que je trouve le sujet de mes pages, nouvelles et romans. Cette frégate “La gorgone” dont il nereste que quelques ferrailles me fait souvenir du Panama à Toulon où il n’y a plus de bois mais des barres de cuivre rouge qui servaient à joindre les bordées. Pour en savoir plus voir sur https://le-scaphandrier.blog4ever.com/sur-l-epave-de-la-panama
Bonne lecture…