Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!
L’Alja était un petit cargo caboteur hollandais. Il a été construit en 1936 par le chantier Van Diepen à Waterhuizen en Hollande, pour le compte de la compagnie Van Dijk de Groningen, elle-même aux Pays Bas. Il a été mis à l’eau 23 mars 1936 et a été livré le 5 mai 1936. Il mesurait 43 mètres de long pour 7,6 mètres de large et 2,6 mètres de tirant d’eau, jaugeant 385tonnes. Il était propulsé par un moteur diesel Deutz de 6 cylindres d’une puissance de 70 cv et une simple hélice, à la vitesse de 9 nœuds.
Pendant la période du 23 mars au 5 mai 1936, avant d’être livré, Le nouveau navire Alja a fait son essai technique à Delfzijl, lors duquel M. de Boer, professeur au collège nautique de Groningue, en a profité pour faire le voyage avec douze élèves de cette école, afin de former les étudiants au contact avec la pratique. On lui doit une description technique très détaillée du navire, que l’on a récupéré dans les archives : « Le navire a été construit sur la cour de la Gebr. van Diepen à Waterhuizen pour le compte de J. van Dijk à Groningue, dans le cadre des cours Veritas et Scheepvaart-Inspectie pour la navigation dans l’Atlantique. Le navire a une charge utile de 425 tonnes tandis que la longueur totale est de 46 m, la largeur sur tous les 7,60 m et le creux dans le côté est de 3 m. Il est du type quart de pont surélevé et il est pourvu d’un double fond sur toute la longueur, sauf sous la salle des machines, qui sert de lest d’eau et de réservoir de carburant. Le mât en acier avec deux bras de chargement en acier est placé au milieu du navire avec un treuil de chargement à moteur à l’avant et à l’arrière. Les moteurs qui alimentent ces treuils, deux moteurs Deutz diesel sans compresseur de 10 ch. chacun, sont disposés sous le pont. Le guindeau est également alimenté par un moteur Deutz diesel sans compresseur de 8 ch. alimenté. Ce moteur est placé sous le pont de chauffe. Le moteur principal est un moteur diesel Deutz sans compresseur réversible direct d’une capacité de 300 p.k., tandis que le moteur auxiliaire est également un moteur Deutz diesel sans compresseur de 16 ch. Ce moteur auxiliaire entraîne le compresseur d’air, la pompe de cale et l’alternateur. L’éclairage est entièrement électrique. Le navire est équipé d’un gouvernail de ligne avec lequel il s’est avéré être excellent pendant le voyage d’essai, alors que le bateau était également parfaitement manœuvrable. Il a atteint une vitesse de 10 milles nautiques par heure pendant le voyage sur ballast. Le navire est équipé d’un nouveau type de compas. Pour compenser la vibration gênante des compas liquides, une nouvelle méthode de suspension a été choisie pour ce compas, entièrement en caoutchouc. Brevet a été demandé pour ce compas. Aujourd’hui, le procès officiel d’homologation de ce beau navire a eu lieu ».
Par la suite, l’Alja connut une carrière paisible jusqu’à ce 18 février 1940, où exécutant une traversée de Lisbonne à Anvers, il a suivi une route trop proche de la côte, qui l’amena à talonner sur les roches disséminées au sud-ouest de l’île aux Moutons, au nord-ouest de l’archipel des Glénan, sur la position 47° 45′ 991 N et 04° 02′ 986 W. Le bateau resta planté sur les récifs, laissant le temps à l’équipage d’évacuer les lieux dans les canots avant qu’il ne sombre doucement en glissant au pied de la barre rocheuse, par une dizaine de mètres de profondeur. La seule victime du naufrage fut le chien du bord, malheureuse mascotte qui n’a pas été retrouvée dans la confusion régnant lors du naufrage et qui a dû se noyer.
L’identification de cette épave a posé un problème : les centres de plongée locaux la positionnent un mille nautique plus au sud, par 47° 44’ 793 N et 04° 03’ 567 W, par 38 mètres sur un fond de sable. Outre le fait pourtant significatif que le site complètement dégagé ne correspond pas à l’éperonnage d’un récif, cette position correspond en fait, dans nos archives, à la position d’une autre épave, qui n’est pas l’Alja mais Les Enfants de la Côte, un chalutier coulé en 1973.
Les photos et vidéos faites sur cette deuxième épave correspondent plus à notre hypothèse puisqu’on y voit des membrures apparentes et un moteur de petites dimensions posé sur le fond, comme si les parois du compartiment et le bordé avaient disparu. Ce genre de phénomène correspond plus à un bateau de pêche en bois qu’à un cargo en acier, coulé depuis trop peu de temps pour que la corrosion ait pu faire disparaître les parois d’acier.
D’autre part, les photos datant de l’époque du bateau en navigation, montrées par les centres de plongée en question ne correspondent pas à l’Alja, mais au Tiny, construit en 1939 et coulé par une attaque aérienne en 1942, donc rien à voir.
Une autre photo, censée montrer un cargo identique à l’Alja, s’avère en fait bien différente et ne montre aucune similitude.
Pour preuve, les photos réelles de l’Alja que nous avons retrouvées. Cette localisation plus au sud est donc selon toute vraisemblance erronée car tous les éléments que nous avons recueillis nous ramènent à notre conclusion, à la roche du Couet, entre Trévarec et la Basse Rouge.
Toute indication pouvant amener à l’identification certaine de l’un ou l’autre de ces deux sites sera la bienvenue…