Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!
Le Dornier 24 T qui dort près de l’île de Ports-Cros était un hydravion de patrouille maritime d’une envergure de 27mètres pour une longueur de 22 mètres et une hauteur de presque 6m. Il était propulsé par trois moteurs à hélice de type Bramo Fafnir 323R-2 d’une puissance de 1014ch chacun le propulsant à une vitesse de 340 km/h. D’un poids de 13 ,5 tonnes à vide pour 18,5 tonnes en charge, il pouvait emmener 12 bombes de 500 kg. Il était armé d’une mitrailleuse MG 15 de 7,92 mm dans des postes de tir avant et arrière, un canon MG 151 de 20 mm dans une tourelle dorsale à commande électrique.
Conçu en Allemagne en 1937, sa construction d’étendit sous licence à la Hollande, puis à la France occupée pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Do 24 assurèrent principalement des missions de sauvetage en mer (Do 24N-1), de reconnaissance maritime et de transport (Do 24T-1 et T-2). Après la guerre, certains de ces appareils furent réaffectés au sein des Armées de l’Air anglaise, suédoise, espagnole et française.
L’épave de Port-Cros portait le numéro de l’escadrille 20S. le Dornier 24 T assigné à la base aéronavale d’Aspretto, près d’Ajaccio, il avait rejoint Saint-Mandrier.
Le 1er juin 1949 à 14h15, il décolla de Saint-Mandrier pour rentrer à sa base d’Ajaccio, avec à son bord 9 personnes. A mi-chemin, mis à mal par le mauvais temps, il décida de revenir à sa base et lui signala un problème concernant un de ses moteurs. Arrivé à proximité de Port-Cros, les choses tournèrent mal pour l’avion et son équipage quand les trois moteurs s’arrêtèrent simultanément. Le Maître Jean Bohain, pilote de l’appareil, décida d’amerrir, mais le contact avec la surface de l’eau fut particulièrement violent en l’absence de propulsion pour négocier une approche correcte. Un des flotteurs se détacha, l’avion se retourna dans son élan et coula très vite. Le pilote fut tué sur le coup alors que les huit autres membres d’équipage ont pu être sauvés par un bateau de pêche, l’Anne-Marie.
Puis le Dornier 24 T tomba dans l’oubli. Son vague souvenir alimenta les histoires racontées par les pêcheurs locaux, sans autre précision sur la date ou le lieu.
En 1991, deux sous-marins, le Griffon et le Triton. ont découvert fortuitement l’épave de l’hydravion en recherchant une torpille qui avait déviée de sa trajectoire lors d’un exercice de tir et qui avait été perdue. Le dragueur de mines Thethys qui tentait de retrouver cette torpille fantôme tomba sur l’épave grâce à son sonar à balayage latéral. La torpille est toujours visible à côté de l’avion.
L’épave du Dornier 24 repose aujourd’hui près de l’île de Port-Cros, au nord de la pointe de la Galère, par 95 mètres de fond, aux coordonnées : latitude 43° 02’ 609 N et longitude 6° 24’ 568 E
La partie la plus haute de l’épave est le cockpit à 88 mètres et le plus profond est à 95m sur un fond sablonneux qui rend le site particulièrement lumineux. Tout près de l’avion, on trouve la torpille perdue par la Marine française, posée sur le sable. L’épave est en excellent état bien que l’aile se soit affaissée sur la cabine ; la visite est relativement rapide. Au vu de la profondeur particulièrement importante, cette épave est à réserver aux plongeurs profonds, titulaire d’une certification à la plongée aux mélanges Trimix.
Le reste de l’épave est intact et il est possible d’effectuer une exploration du fuselage ou du poste de mitrailleuse situé à l’arrière de la queue. L’épave du Dornier 24 T de Port-Cros fut par ailleurs immortalisée dans le film “Un avion sous la mer” tourné par Christian Pétron à l’aide du sous-marin militaire “Griffon”.
Lien vers vidéo Youtube de Deep CCR Tartiflette Team :