Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!
Le Tela est parmi tous les navires en fonction pendant la Première Guerre mondiale, l’un de ceux qui a eu la carrière la plus courte, puisqu’elle n’aura duré qu’un petit trimestre. C’est pourquoi il n’existe quasiment aucune archive concernant ce bâtiment. Son histoire est donc très brève et le drame de son naufrage est atténué par le fait qu’il n’y a eu aucune victime lors de sa perte.
Le Tela était un cargo mixte (fret / passagers) armé anglais à vapeur, en acier. Il a été construit en 1916 et lancé au début de l’année 1917, par les chantiers Workman, Clark & Co, de Belfast en Irlande pour le compte de la compagnie Clark & Service – Ardan Steamship Co, de Glasgow en Ecosse. Il mesurait 134 mètres de long sur 16 mètres de large pour un tirant d’eau de 8 mètres. Il jaugeait 7226 tonnes et il était propulsé par deux machines à vapeur de trois cylindres à triple expansion sur deux hélices, pour une vitesse de 13 nœuds. Il était armé de canons et de plusieurs tourelles de mitrailleuses à l’avant et à l’arrière.
Sa carrière commença au début de l’année 1917, par des opérations de transport de matériel et de troupes entre la Grande Bretagne et le continent européen. Son armement lui assurait une certaine sécurité, mais qui était plutôt illusoire car le risque le plus important ne provenait pas seulement des navires rencontrés qui empêchaient le passage des convois, ni même des avions, dont les techniques de bombardement étaient encore artisanales lors du premier conflit mondial. Le risque le plus important venait principalement des sous-marins allemands, qui avaient déjà pris une certaine importance dans les années 1917/1918, avant de devenir les fameux « loups gris » de l’Amiral Dönitz lors de la Seconde Guerre mondiale, semant la panique dans les convois transatlantiques.
A peine trois mois après son lancement, le Tela allait connaître une fin brutale. Le 2 mai 1917, il était en route du Havre vers Cardiff en Irlande. Il longeait les côtes françaises jusqu’au niveau du Cotentin avant de traverser la Manche pour contourner le cap Lizard et remonter vers l’Irlande.
Alors qu’il se trouvait à 16 milles nautiques au nord-est du cap de Barfleur, à l’est de Cherbourg, personne dans son équipage ne vit arriver la torpille qui le frappa brusquement, provoquant une grosse explosion qui ouvrit dans sa coque une brèche fatale. Très vite, il commença à prendre de la bande et le capitaine, jugeant que la situation était désespérée, ne tarda pas à ordonner l’évacuation du navire en détresse. Quelques minutes après que les chaloupes de sauvetage se soient éloignées du bateau, celui-ci sombra définitivement.
Le sous-marin auteur du torpillage ne s’est pas montré, craignant sans doute une riposte par l’armement conséquent du cargo armé dont les canons étaient bien visibles dans son périscope. Ce n’est que lors de la consultation des archives des sous-mariniers allemands que l’on sut que le Tela avait été coulé par l’U-Boot UB 18, commandé par le capitaine Claus Lafrenz.
L’UB 18 s’est illustré lors de la Première Guerre mondiale en coulant pas moins de 128 bateaux alliés, ce qui fit de lui l’un des as des U-Boote de la Kaiserliche Marine. Ce qui ne l’empêcha pas de couler, lui aussi sous les coups d’un patrouilleur anglais quelques mois plus tard, en décembre 1917, près de l’île d’Ouessant, emportant avec lui tout son équipage.
L’épave du Tela gît toujours au nord-est de Barfleur, sur un fond de 50 mètres, aux coordonnées : latitude 49° 52’ 197 N et longitude 0° 54’ 623 W. L’épave, qui est loin de la côte et dans une zone où les courants de marée sont forts, est à réserver aux plongeurs confirmés.