Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!
Le Foucauld était un paquebot mixte (voyageurs/fret) à vapeur de 11000 tonnes, de 152 mètres de long sur 18 mètres de large et 10 mètres de tirant d’eau. Il a été construit en 1922 aux Forges et Chantiers de la Méditerranée, à La Seyne sur Mer, pour le compte de la Compagnie Française de Navigation des Chargeurs Réunis, dont le siège se trouvait à Paris. A sa mise en service en 1924, il portait le nom de Hoedic et était de la même série que ses sister-ships Formose et Groix.
le 5 juin 1928 le Hoedic chavira en sortant de cale sèche, alors qu’il se trouvait à couple d’un autre paquebot, l’Heubée dans le bassin Bellot du port du Havre. Il a été renfloué en novembre 1928, puis envoyé en 1929 dans un chantier naval de Rotterdam pour y être remis en état. Il a été transformé, ses aménagements passagers ont été agrandis. A l’occasion de sa rénovation, il prit le nom de Foucauld et fut affecté à la ligne de la côte occidentale d’Afrique.
Le 29 janvier 1940 le Foucauld aborda le paquebot Hoggar de la Compagnie Fraissinet, en croisière devant les côtes africaines. Les deux navires endommagés purent regagner Dakar sans trop de dommages. Après des réparations suffisantes pour qu’il puisse reprendre la mer, le paquebot put rejoindre par lui-même le port de La Pallice pour des réparations et des transformations plus importantes.
Le 20 juin 1940, alors qu’il était en réparations dans l’attente d’être utilisé dans les opérations d’évacuation de militaires et de civils, le Foucauld a été bombardé par une attaque aérienne allemande dans la cale de radoub n°1 à La Pallice et brûla pendant 2 jours, faisant entendre plusieurs explosions dans ses cales.
L’épave calcinée, posée sur le fond de la cale de radoub, rendait celle-ci inutilisable dans une période où les dégâts aux navires occasionnés par le conflit sollicitaient énormément les infrastructures de réparations.
Quelques semaines plus tard, en septembre 1940, la société Delmas Vieljeux reçut pour mission des Allemands de procéder à des réparations sommaires de la coques afin de renflouer l’épave pour libérer la cale et le 28 septembre 1940, le Foucauld, en piteux état mais tout juste flottant, fut remorqué hors du port de La Pallice et échoué à quelques dizaines de mètres devant la plage de Sablanceaux, à la pointe de l’île de Ré.
Le Foucault ne fit alors plus parler de lui pendant pratiquement 60 ans. Seuls quelques récupérateurs de matériaux venaient se servir de temps en temps, entre 1941 et 1952, le privant progressivement de la majorité de ses superstructures.
L’épave affleurait encore la surface en face de la plage en 2000. Mais en pleine saison touristique, la coque très ensablée et émergeant par endroit, laissa échapper une quantité notable d’hydrocarbures, probablement fragilisée par la violente tempête de décembre 1999. Des flotteurs anti-pollution furent installés. Finalement, la quantité d’hydrocarbures susceptible d’être encore présente dans l’épave a été évaluée à un maximum de 50 m3 localisés dans les soutes et les ballasts de la zone des machines. Il fut alors décidé de procéder à l’enlèvement de toute cette partie de l’épave.
Pendant les opérations d’extraction, rendues difficiles par l’encombrement de la zone (7 autres épaves entouraient Le Foucault), il fut découvert dans les décombres, plus de 150 obus, en caisses et en vrac. Le chantier était pratiquement terminé à la fin de l’année 2004, seuls quelques morceaux épars et des débris éparpillés restaient sur le site. En 2012, on apercevait encore certaines parties de l’épave à marée basse, lors des marées à fort coefficient.
Les restes de l’épave du Foucauld sont aujourd’hui relativement ensablés, près de la pointe de Sablanceaux sous quelques mètres d’eau, parfois affleurant, aux coordonnées : latitude 46° 09’ 472 N et longitude 1° 15’ 497 W. Le site présente une visibilité très mauvaise du fait de la turbidité de l’eau, de la faible profondeur qui brasse le sable et la vase et des courants souvent forts entre la pointe de l’île de Ré et La Pallice, dans une zone qui rassemble plusieurs épaves très voisines.