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L’Orazio était l’un des fleurons de la flotte de la Navigazione Generale Italiana, à Gènes. Construit en 1927 par les chantiers de la Societa Italiana per Construzioni Navali & Meccaniche, ce paquebot mesurait 154 mètres de long sur 18 mètres de large pour une jauge de 11691 tonnes. Il était propulsé par deux hélices et deux moteurs diesel Burmeister & Wain de 6000 cv qui lui donnaient une vitesse de 14 nœuds.
Après la fusion en 1932 des principales compagnies maritimes italiennes pour former Compagnie de Navigation Générale Italienne (Navigazione Generale Italiana), l’Orazio était employé sur la ligne de Gênes à la côte ouest de l’Amérique du Sud, via Barcelone. Le 21 janvier 1940, l’Italie était encore un pays neutre en ce début de la Seconde Guerre mondiale, mais alors que l’Orazio était parti de Gênes vers Barcelone, avant d’entamer la traversée de l’océan Atlantique, il fut arrêté en face de Toulon et fouillé par la Marine Nationale française, qui était à la recherche d’espions allemands.
L’Orazio comptait 645 personnes à son bord, nombre d’entre elles étant des réfugiés juifs qui fuyaient l’Europe pour aller s’installer sur le nouveau continent. Les militaires français ont interpellé 26 citoyens allemands qui faisaient partie des passagers et qui fuyaient, eux aussi, les nazis pour émigrer vers l’Amérique du sud. Ils furent débarqués et transférés à Marseille pour contrôler leur identité.
Après quatre heures de fouille l’Orazio a repris son voyage, dans une mer agitée et par un Mistral prenant de plus en plus de force. Peu de temps après avoir repris sa route, alors qu’il était encore à proximité de Toulon, retentit une violente explosion dans la salle des machines. Cette explosion enflamma les conduites de carburant qui avaient été fracturées par le souffle. Le feu qui en résulta se propagea rapidement dans tout le navire.
Plusieurs bateaux sont arrivés rapidement sur les lieux, mais les efforts des secours ont été sérieusement entravés par le mauvais temps. Il y avait les vapeurs Conte-Biancamano et Colombo, ainsi qu’un autre vapeur italien, qui ont contribué à recueillir de nombreux naufragés et les ont ramenés vers Marseille où ils ont pu être pris en charge par les services médicaux, avant d’être rapatriés vers l’Italie en train. Dans la soirée du 21 janvier, l’Orazio envoyait un message radio pour enjoindre tous les bateaux d’assistance de récupérer les canots de sauvetage encore à la mer.
Dans la nuit du 21 au 22 janvier 1940, l’Orazio finit par sombrer, emportant avec lui 107 personnes, dont 47 passagers et 60 membres de l’équipage.