Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!
L’Unterseeboot (U-Boot) 976 ou U 976 est un sous-marin allemand de type VIIC utilisé par la Kriegsmarine pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le sous-marin a été construit par les chantiers Blohm & Voss à Hambourg en juin 1941 à Hambourg, il fut lancé le 25 mars 1943 et mis en service le 5 mai 1943. Long de 67 mètres et large de 6 mètres pour 4,74 mètres de tirant d’eau, il jaugeait 864 tonnes. Il était équipé de deux moteurs diesel de 6 cylindres développant 3200 cv pour atteindre une vitesse de 17,6 nœuds en surface. En immersion, deux moteurs électriques de 750 cv prenaient le relais. Il était armé de 5 tubes lance-torpilles (4 à l’avant et 1 à l’arrière), un canon de pont de 88 mm et deux mitrailleuses de 20 mm dans la « baignoire » à l’arrière du kiosque.
L’U 976 n’endommagea ou ne coula aucun navire au cours des 2 patrouilles qu’il effectua avant sa perte, le 25 mars 1944.
Les épaves qui font rêver sont bien souvent difficiles d’accès et seuls quelques plongeurs dûment qualifiés ont le privilège de pouvoir leur rendre de temps à autre une petite visite. Le U 976 appartient à cette catégorie d’épaves dont on parle beaucoup mais sur laquelle seuls quelques heureux élus ont eu la chance de pouvoir assister au fascinant spectacle que représente un U-Boot dormant au fond de l’océan.
Le 25 mars 1944 au large de Saint-Nazaire le U 976, aux ordres de l’Oberleutnant zur See Raimund Tiesler, avait rendez-vous avec une escorte composée de trois navires. Nul ne se doutait à bord des différents bateaux de la Kriegsmarine que les britanniques leurs avaient préparé une petite réception. En effet, les anglais avaient compris qu’un U-Boot devaitt rejoindre sa base ce 25 mars et, du sud de la Cornouaille, avaient décollé à l’aube six chasseurs Mosquito, dont deux Mk XVIII Tsetse, version particulière dans laquelle les quatre canons Hispano de 20 mm qui garnissent habituellement le nez de ces appareils ont laissé la place à un canon automatique Molins de 57 mm à obus perforants. Volant au ras des flots les avions de la RAF ont repris de l’altitude dès qu’ils ont aperçu le convoi et se lancèrent à l’attaque.
Sur les bâtiments de la Kriegsmarine, tous les marins étaient aux postes de combat et la Flak se déchaîna avec violence lorsque les Mosquito arrivèrent à portée. Etant donné la faible profondeur de l’océan dans cette zone, l’U-Boot était dans l’impossibilité d’effectuer une plongée rapide et dut faire face à la menace. Il tenta donc de naviguer en zigzag à la surface de l’eau en se défendant tant bien que mal avec sa batterie anti-aérienne. Malheureusement pour l’U 976, les deux chasseurs-bombardiers effectuèrent plusieurs attaques réussies, anéantissant en grande partie son artillerie anti-aérienne et perforant sa coque en plusieurs endroits. Les dégâts humains et matériels étaient importants. Quatre hommes d’équipages sont morts dans l’attaque, plusieurs ont été blessés et l’U-Boot faisait eau, s’enfonçant inexorablement. Le commandant Tiesler n’avait plus le choix, il fallait ordonner l’évacuation du submersible qui entama alors rapidement son ultime plongée vers ce qui allait devenir sa tombe.
L’épave gît encore aujourd’hui entre la presqu’île de Noirmoutier et l’île d’Yeu, à la position suivante : Latitude Nord : 46° 50, 465 – Longitude Ouest 002° 40, 215 (position précise en WGS 84).
Du fait de son éloignement de la côte, l’eau est débarrassée des alluvions du littoral. Sur le fond la visibilité à l’horizontale est des plus correctes, atteignant une dizaine de mètres et la luminosité est elle aussi satisfaisante. La profondeur de l’épave est de -54m. Comme bien souvent avec les U-Boote du type VII, l’U 976 repose couché sur le flanc tribord à environ 45°. Bien que sectionnée en avant du kiosque, l’épave est dans un excellent état de conservation et l’on reconnaît sans peine les vestiges du loup gris qu’il fut naguère.
L’épave s’avère être un véritable repaire de congres qui ne sont nullement effrayés par la présence des plongeurs. Il n’y a pas une cavité qui ne soit occupée par un locataire. Tourteaux, araignées et homards sont présents en grand nombre survolés par des nuages de tacauds brillants dans la lumière des phares. Elle est impressionnante de vie et est devenu au fil des ans un véritable sanctuaire pour la faune qui y trouve là un refuge rassurant.
L’U 976 est à la hauteur de sa légende et offre une promenade émouvante à la rencontre de l’Histoire, un moment rare pour tout plongeur qui ne peut que tomber sous le charme incomparable de cette épave.
Lien vers la vidéo Dailymotion de Michel Gordeeff / ANGES :