Chaque jour, une épave : 31 janvier 1958, le Rubis

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Chaque jour, découvrez dans www.plongee-infos.com l’histoire d’une épave, coulée à la même date par le passé, quelque part près des côtes françaises ou ailleurs dans le monde, déjà explorée… ou pas ! Vous retrouverez ainsi quotidiennement un nouveau site, pour vous confectionner une collection passionnante pour vos futures plongées ou simplement pour explorer… l’Histoire!

Le Rubis était un sous-marin mouilleur de mines de classe Saphir qui a servi dans la Marine nationale et dans les Forces navales françaises libres (FNFL). En raison de ses faits d’armes dans les FNFL, le Rubis a été fait Compagnon dans l’Ordre de la Libération par un décret du général de Gaulle en date du 14 octobre 1941.

Construit à l’arsenal de Toulon, le Rubis a été lancé le 30 septembre 1931 et mis en service le 4 avril 1933. Il mesurait 66 mètres de long sur 7 mètres de large et 8 mètres de tirant d’eau. Il était propulsé en surface par deux moteurs diesel de 6 cylindres pour une puissance totale de 1300 cv et en plongée par deux moteurs électriques totalisant 1100 cv. Il était armé de 3 tubes lance-torpilles, d’un canon de pont de 75 mm, d’une mitrailleuse anti-aérienne de 13,2 mm et de deux mitrailleuses de 8 mm. Sa fonction principale était le mouillage de mines, il en transportait 32 dans ses réserves.

Après avoir appartenu aux 7e et 5e divisions de sous-marins de Toulon, le Rubis a été affecté en 1937 à l’escadrille des sous-marins de Cherbourg.

Au cours de la campagne de Norvège, en mai 1940, le Rubis a mouillé ses mines le long de la cote norvégienne. Celles-ci ont touché quatre bâtiments norvégiens en mai et juin, puis trois navires de commerce en juillet. Le jour de l’armistice, le 22 juin 1940, le Rubis était basé dans le port de Dundee en Écosse. Sous l’impulsion de son commandant, le lieutenant de vaisseau Georges Cabanier, la quasi-totalité de son équipage a décidé sans hésiter, de rallier les Forces navales françaises libres. Fait remarquable il fut le premier bâtiment français a être placé sous les ordres directs de l’Amirauté anglaise.

Plus tard au cours de la guerre, le Rubis a mouillé des mines dans le golfe de Gascogne, qui ont coulé trois dragueurs de mines allemands, un chalutier armé et un remorqueur français en 1942, ainsi qu’un quatrième dragueur de mines allemand en 1943. Le 21 décembre 1944, ses mines ont encore coulé trois chasseurs de sous marins, un navire de commerce allemand et un dragueur de mines.

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Décoré de la Croix de la Libération, de la Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille Militaire et de la Fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1939-1945, le Rubis est le plus titré des sous-marins français de la seconde guerre mondiale.

Durant toute la seconde Guerre mondiale, comptant 28 missions, le Rubis aura donc coulé au total 22 navires ennemis, dont 12 navires de guerre allemands. Le Rubis a ainsi eu le plus long palmarès des Forces navales françaises libres. Pour ses services prestigieux, il fut nommé compagnon de la Libération.

De 1946 à 1948, le Rubis a été utilisé comme sous-marin école à Toulon. Puis il a été désarmé le 4 octobre 1949.

Le Rubis par Aldo Ferrucci

Le 31 janvier 1958, en égard à ses états de services et pour éviter qu’un Compagnon de la Libération ne soit livré aux chalumeaux des ferrailleurs, le Rubis a été coulé volontairement. L’épave du Rubis repose désormais à plat sur le sable par 42 mètres de fond au large du Cap Camarat à la latitude 43° 11′ 297 N et la longitude 06° 42′ 038 E, entre Cavalaire et Saint-Tropez.

D’abord utilisé comme cible sonar par la Marine nationale, l’épave du Rubis est devenue un site de plongée réputé de la Méditerranée, un grand classique des épaves méditerranéennes et s’il existait un classement des sept merveilles sous-marines des côtes de France il est fort probable qu’il en ferait partie. Les vieux de la veille le connaissent bien, ou pensent bien le connaître, les jeunes rêvent de faire sa connaissance, on les comprend. La renommée de cette magnifique épave au passé prestigieux a depuis longtemps déjà franchi les frontières de l’hexagone.

Pour saluer le fameux sous-marin il faut vous immerger par -40m. Le plongeur qui découvre pour la première fois ce long cigare de 66 mètres de long ne peut que tomber sous le charme de cette épave magnifique au nom en rapport avec la vision procurée ! C’est véritablement un joyau qui s’offre aux yeux du visiteur qui en une plongée peut, au vu des dimensions raisonnables de l’épave, réussir à en faire le tour complet s’il ne s’attarde pas trop devant nombres d’éléments d’architecture intéressants et une faune bien sympathique qui a trouvé dans ce tranquille géant posé idéalement sur un fond de sable lumineux, un abri de choix. Les deux hélices et l’ancre ne sont plus à poste mais bien d’autres pièces sont dignes d’intérêt et ne manquent pas d’interpeller le plongeur curieux.

A découvrir, toute l’histoire du Rubis dans le bel ouvrage richement illustré de Jean-Louis Maurette : L’épopée des sous-marins FNFL Narval et Rubis. www.scyllias.fr

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