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Le naufrage survenu le 6 avril 1944 concerne, non pas un bateau, mais un avion Bristol Beaufighter anglais, tombé en mer dans des circonstances étranges. Etranges, oui, car lors de deux attaques successives à 17 jours d’intervalle sur un bateau de la Croix Rouge qui était censé être désarmé, deux avions britanniques furent abattus mystérieusement…
Le Bristol Beaufighter était un avion de combat britannique utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale. Chasseur nocturne, bombardier, torpilleur, avion d’attaque au sol, il était très polyvalent et adapté à tous types de combats. Très puissant, il mesurait 12,5 mètres de long pour 17,6 mètres d’envergure et 4,8 mètres de haut et pesait 7 tonnes à vide. Propulsé par deux moteurs Bristol Hercule de 14 cylindres en étoile de 1520 cv chacun, il pouvait atteindre la vitesse de 516 km/h pour un rayon d’action de 2 816 km. Il était armé dans sa version Coastal Command (patrouilles maritimes) de 4 canons de 20mm dans le nez, 5 mitrailleuses 7,7 mm dans les ailes et d’une mitrailleuse de 7,7 mm sur le dessus du cockpit, manœuvré par le navigateur. Le modèle Mk X dont il est question ici était une version biplace antinavire équipée de moteurs Hercule de 1770 cv, d’un radar de recherche, d’une torpille de 450 mm et de bombes légères ou de 8 roquettes (en alternative aux 6 mitrailleuses d’ailes).
Le Beaufighter Mk X de Série LZ 488, Code XK-H de la 272e Escadrille (Coastal Command) était piloté par le Squadron leader René Jean Ghislain Demoulin, Matricule 116107 RAFVR, âgé de 23 ans, né à Comblain-au-Pont, près de Liège en Belgique. Son navigateur était le Sergent John Samuel Barker, Matricule 626234 RAFVR, âgé de 25 ans, de Scotstoun, près de Glasgow en Ecosse.
Habituellement basé à Malte, la 272e Escadrille utilisait aussi la base d’Alghero, en Sardaigne, pour les opérations dans la partie occidentale de la Méditerranée, notamment vars les côtes espagnoles. C’est de cette base que décollèrent, le 6 avril 1944 à 11h20, 8 Beaufighter (4 de la 272e et 4 de la 39e Escadrille), pour intercepter ce qui semblait être un cargo pirate non loin de la frontière espagnole, près de Port Vendres. Le bateau en question, l’Embla, était en fait un cargo suédois portant les marques de la Croix Rouge Internationale, en provenance de Marseille, chargé de transporter des colis destinés aux soldats de la Wehrmacht prisonniers en Afrique du Nord, à Oran et Casablanca.
A 13h20, la patrouille fit un premier passage en reconnaissance au-dessus du cargo, dont les marques de la Croix Rouge étaient bien visibles sur ses flancs. Soudain, Sans que l’on sache pourquoi, Le Beaufighter XK-H de René Demoulin et John Barker, plongea brusquement et attaqua le cargo par son travers tribord. Une torpille troua la coque du navire, provoquant une voie d’eau, tandis qu’un obus explosait dans une cale, incendiant une partie de la cargaison.
Au cours de cette attaque, l’avion de Demoulin partit brusquement en vrille, un moteur en feu et une partie de l’aile explosée, sans pouvoir déterminer si cette avarie provenait de tirs adverses ou bien d’une cause accidentelle. L’avion s’abîma dans le mer à deux milles du bateau, les deux membres de l’équipage furent tués dans le crash et coulèrent dans la carcasse qui allait devenir leur tombe.
Ce crash étrange d’un avion surpuissant et fiable, pourrait très bien être accidentel. Ce qui rend l’affaire encore plus mystérieuse, c’est que 17 jours plus tard, après avoir trouvé refuge à Port Vendres pour réparer les dégâts causés par l’attaque, l’Embla, en route vers Marseille, rappelé par la compagnie d’assurance (Lloyd’s) pour valider la cargaison endommagée, arrivait à hauteur des Saintes Maries de la Mer quand il fut de nouveau attaqué par une patrouille de 12 Beaufighter. Cette fois-ci, le cargo finit par sombrer sous les bombes, mais là aussi, un avion a été abattu.
Deux mystères restent toujours à élucider : pourquoi les escadrilles britanniques se sont-elles acharnées de la sorte sur un cargo portant les marques de la Croix Rouge Internationale, censé être neutre, et surtout comment, lors de deux attaques successives, deux avions ont pu être abattus au-dessus d’un navire censé être non armé ? Plus de 70 ans après les faits, ces questions n’ont toujours pas de réponse…
La carcasse du Beaufighter XK-H de René Demoulin et John Barker dort toujours avec ses deux occupants, en face de Saint Cyprien Plage, non loin de la célèbre épave de l’Alice Robert, par 45 mètres de fond aux coordonnées : latitude 42° 36’ 417 N et longitude 3° 07’ 921 E.
Un beau sujet de roman
” Une cargaison mystérieuse, à l’abri de la Croix rouge…où l’emprunt de cette dernière à des fins militaire. ou alors comme les q-ships, lors de la première guerre mondiale pour attirer l’ennemi…va savoir
Seule la découverte dans l’épave, d’un coffre contenant de bien troubles documents pourraient nous en dire plus
L’adjudant Julien Troubarède va être détaché de son île de Porquerolles pour mener à bien cette enquête…”
Nous sommes tous avec l’adjudant Troubarède ainsi que Gérard Loridon, le vieux scaf’, pour percer ce secret !
La rédaction