Par Jean-Louis Maurette / Expédition Scyllias ; photos Expédition Scyllias
Depuis plus de 40 ans, la firme Humminbird s’impose, chez les amateurs et les professionnels, comme la référence dans le monde de la détection sous-marine. Au sein de l’Expédition Scyllias, association morbihannaise de chasseurs d’épaves, cela fait trois décennies que les plongeurs utilisent avec succès les sondeurs de la marque au colibri avec lesquels ils ont pu réaliser de nombreuses expéditions pour découvrir des épaves totalement vierges et oubliées.
Avec le lancement, voilà quelques années, de plusieurs modèles basés sur la technologie Side Imaging (imagerie latérale), la firme Humminbird permettait désormais au plus grand nombre d’accéder à une nouvelle forme de prospection sous-marine jusque-là réservée aux institutions dotées d’importants moyens financiers. En effet, cette technologie, basée sur l’utilisation de sondes multifaisceaux, permet de modéliser la zone de prospection pour créer une image réaliste, en relief, des fonds marins. Déjà à cette époque, le groupe “Expédition Scyllias” avait bénéficié du soutien de Navicom, le distributeur des produits Humminbird pour la France. La société avait mis à notre disposition un modèle équipé de cette nouvelle technologie. À l’usage, nous avions été littéralement enthousiasmés par ce nouveau matériel très performant qui améliorait soudain grandement notre perception de l’environnement sous-marin. Aujourd’hui, après plusieurs années d’utilisation, et souvent dans des conditions difficiles, ce sondeur reste toujours d’attaque, preuve si besoin est de la fiabilité d’un tel matériel.
Si les années ont passé, Humminbird n’est pas resté inactif. Ses unités de R&D ont poursuivi le développement de produits de haute technologie, toujours dans l’optique de démocratiser leurs savoir-faire pour toucher le plus grand nombre. Aujourd’hui, la firme américaine tape de nouveau très fort en dévoilant sa nouvelle gamme de sondeurs dotés du procédé Mega Imaging,une technologie d’imagerie révolutionnaire que nous avons pu tester, en avant-première, au cours d’une prospection à la rencontre de quelques belles oubliées du pays de Lorient que nous connaissons déjà bien. Embarquez avec nous pour une journée de plongée… au sec !
Pour ce faire, nous disposons d’un combiné Humminbird Chirp Helix 10G2 Mega SI, un sondeur particulièrement performant capable de transformer une banale journée de prospection en aventure aussi ludique que riche d’enseignement. Nous débutons notre périple par la visite à l’épave du cuirassé allemand Thüringen qui repose, disloquée, par quelques mètres de fond, devant la plage de Gâvres. Les vestiges sont éparpillés sur une grande surface et recouverts de concrétions elles-mêmes bien souvent nappées… de goémon. La partie la plus intéressante lors des plongées, pour qui n’aime pas à fureter parmi les amoncellements d’artefacts et de ferrailles méconnaissables, se résume souvent aux trois gigantesques machines à vapeur à triple expansion qui apparaissent nettement sur le grand écran de 10 pouces du sondeur. Certains détails, comme des volants, apparaissent alors, antiquités rarement observées en balade subaquatique car situées sur le haut des machines où rares sont les plongeurs qui viennent y évoluer, là où la flore fixée les cache aux yeux des curieux. L’Humminbird doté de la nouvelle technologie Mega Imaging permet désormais de redécouvrir ces éléments sur un site pourtant bien connu qui recèle moult trésors cachés. C’est l’occasion d’investiguer différemment ces témoignages du passé en orientant nos recherches sur des points pour lesquels nous n’avions pas pris le temps de nous arrêter telle l’énorme roue dentée qui supportait une lourde tourelle de tir.
À présent, nous nous rendons à l’aplomb de l’U 171, l’épave phare de Groix, celle que tout plongeur doit avoir saluée si de passage dans le coin. Une fois sur zone, la mer est plutôt agitée ce qui n’est pas l’idéal pour effectuer des captures d’image car les mouvements du bateau influent forcément sur la position de la sonde et le recueil d’informations. La profondeur de 38 m est somme toute importante, même pour ce matériel high-tech et nous sommes vraiment en dehors des limites d’utilisation normale du sondeur avec le mode Mega Imaging. Et pourtant, l’épave est bien visible ! Ne serait-elle pas apparue sur l’écran qu’il nous aurait suffi de basculer en mode couleur pour obtenir une vue classique avec, cette fois, la possibilité de localiser des sujets par plus de 100 m de fond. Une performance vérifiée in situlors de prospection sur des épaves reposant par 110 à 120 m.
Après nous être assuré de pouvoir investiguer une zone par 40 m en mode Mega Imaging, nous poursuivons nos essais en rade de Lorient où les conditions devraient être meilleures. C’est oublier un peu vite que, si la mer est plus calme à l’abri des digues, la zone est sillonnée en permanence par de nombreux bateaux. Ajouté au fait que les mouvements de marée engendrent des courants puissants par endroits et que l’Humminbird procure une image ultrafine, les particules en suspension et les tourbillons perturbent la qualité de la représentation des reliques qui font l’objet de nos investigations.
Nous commençons par un passage sur les restes du chalutier Tanche et constatons immédiatement un retour d’informations de qualité, fidèle à l’état de l’épave telle que nous la connaissons. Longeant les remparts de la citadelle de Port-Louis, nous allons sonder le transport Evangelinequi repose en plein chenal par une vingtaine de mètres de fond. La mer à cet endroit semble comme agitée par un shaker, véritable cocktail de tourbillons. Les conditions de plongée sont particulièrement déplorables dans cette zone où fourmillent navires de toutes jauges et marins de tous acabits. Grâce à la fonction Mega Imaging, les plongeurs et historiens que nous sommes, peuvent déjà se faire une idée réaliste de la forme de l’épave et sa situation.
Le prochain point d’intérêt ne tarde pas à apparaître, cette fois dans un endroit plus calme. Il s’agit de la drague Bassure de Baas. Ici, ce n’est plus l’état de la mer en surface ou les mouvements d’eau qui nous gênent mais un nombre incroyable de plaisanciers parcourant la zone en tous sens. Il nous est difficile de trouver un créneau qui nous offre la possibilité de prendre un cap et de le tenir afin de capturer une belle image de cette drague couchée sur le flanc et en assez bon état de conservation. Malgré plusieurs tentatives, les résultats demeurent insatisfaisants quant à une bonne capture d’écran mais se révèlent excellents dans l’action pendant le suivi sur le sondeur.
Nous nous dirigeons finalement vers le monument historique de la rade : l’Isère ! Ce bateau, qui a transporté la fameuse statue de la Liberté jusqu’à New York, repose devant le petit port de Locmiquélic sur un fond d’une dizaine de mètres. Il ne reste plus de ce fier navire qu’une carcasse tourmentée mais ce site chargé d’histoire continue d’être fréquenté par les plongeurs. Les détails fournis par notre sondeur sont stupéfiants et nous découvrons l’épave comme nous ne l’avons jamais vue ! Là aussi, le courant crée des perturbations en soulevant des particules mais l’image du vieux transport défilant sous nos yeux est criante de vérité.
À l’issue de cette journée bien trop courte, la conclusion est sans appel : Humminbird nous a concocté, avec ses nouvelles technologies, des sondeurs encore plus performants dotés de nouvelles fonctionnalités dont le Mega Imaging. Ils nous permettent d’approfondir notre connaissance des fonds marins avec plus d’efficacité, de répondre à notre soif de prospection, le tout avec un côté ludique fort plaisant, quasi addictif tant est passionnante l’investigation du monde du silence avec ce type de matériel.
Une visite s’impose : www.navicom.fr
Le modèle que l’on a fonctionne correctement jusqu’à 10m de profondeur, en dessous ?????????
cela dépend si la mer est chargée en particule dans la manche jusqu a 20m 25m apres pas terrible